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Peinture naturelle à l’ocre (ou peinture au blé)

 



Vous avez des portes de grange ou de dépendances (neuves ou anciennes), des pans de bois, un portillon, un bardage bois à peindre ou à repeindre : la peinture à l’ocre est une solution esthétique (couleurs traditionnelles du bâti ancien), écologique (non polluante), durable, économique, facile à mettre en œuvre.

La peinture au blé (ou à l’ocre) est la remise à l’honneur d’une technique largement utilisée dans les pays nordiques pour peindre les bardages en bois des maisons traditionnelles (rouge de Falun) et sans doute utilisée autrefois en France dans les régions productrices d’ocre . Des expériences intéressantes ont été faites dans certains départements.

 

Peinture au blé ou peinture à l’ocre ?


On trouve dans les publications ou sur certains sites internet l’une ou l’autre dénomination ; il s’agit bien de la même chose . En effet, une peinture est composée d’un liant (huile, eau, résine, caséine…), d’une charge (ce qui lui donne du corps) et de pigment ; la particularité de cette peinture est que la charge et le pigment sont une seule et même matière : la terre colorante (le liant étant l’amidon de la farine). Suivant qu’on met l’accent sur l’un ou l’autre composant, on parlera de « peinture à l’ocre » ou de » peinture au blé ».


Les supports


Cette peinture s’utilise uniquement sur des bois, neufs ou anciens, propres, secs, brossés et/ou poncés, dépoussiérés et débarrassés de toute trace antérieure de peinture qui empêcherait la pénétration du bois par la peinture à l’ocre. Toutes les essences peuvent être traitées avec la peinture à l’ocre. Attention néanmoins : d’après nos retours d’expérience, le tanin du chêne neuf ou du châtaignier peut ressortir ; il est donc préférable d’attendre qu’elles aient été quelque peu délavées par la pluie avant de peindre des menuiseries neuves. De même le décapage par bains chimiques qui peut aussi faire ressortir le tanin du chêne est à éviter. Les parties métalliques neuves doivent être traitées préalablement avec un antirouille phosphaté. Sur les ferrures anciennes la peinture accroche suffisamment.


La mise en œuvre


Cette peinture se présente comme un gel, qu’on peut éventuellement diluer avec un peu d’eau pour la première couche. C’est un véritable plaisir de l’appliquer (de préférence avec une brosse plate) : les coups de pinceau ne se voient pas , elle sèche très vite, n’a pas d’odeur, les mains et les outils se rincent à l’eau : la participation des enfants n’est plus un problème ! Deux couches sont nécessaires (comme pour toute peinture) ; le rendu final est très mat, la peinture laisse apparaître le fil du bois. Il est recommandé de repasser une couche deux ou trois ans après la première peinture, pour une bonne durabilité ultérieure.


Les couleurs


Ce sont les couleurs des terres colorantes : du jaune (ocre jaune) au marron foncé (Sienne brûlée) en passant par les rouges plus ou moins foncés. Il existe des terres vertes, noires, grises et même blanches, mais plus rares donc plus chères. Sont exclus les bleus (pouvant être obtenus seulement avec des oxydes ou des teintures végétales) et les teintes pastel (que l’on peut néanmoins fabriquer en ajoutant du blanc de titane ou de Meudon). Mais la gamme des terres les plus courantes correspond tout à fait à certaines couleurs traditionnelles du bâti ancien dans nos régions, notamment pour tous ce qui est menuiseries de granges et dépendances ; la peinture à l’ocre est également adaptée aux pans de bois, si on veut les protéger des intempéries (pensons aux maisons à colombage récemment restaurées du vieil Orléans) sans utiliser les lasures foncées qui contrastent beaucoup trop violemment avec un enduit clair (sans parler des défauts écologiques de ces produits et de leur tenue limitée dans le temps).

 

La recette


Nous vous proposons une recette issue de notre pratique à partir des recettes des pays nordiques et de diverses expériences récentes. Elles peuvent être l'objet d'adaptations mineures en fonction du support, de l'orientation de la menuiserie, etc 


Pour 5 litres de peinture  (15 m2 environ), Il  faut :

 

De la farine (blé ou seigle) : 350 g

De l’eau : 3,5 l

De la terre colorante : 1 kg                                                                                   

Un peu de sulfate de fer : 100 g (ou 1dl)

De l’huile de lin (clarifiée de préférence) : 0,5 l

Du savon : 5 cl de savon liquide ou 5 gr de savon de Marseille râpé.

 

  1. Délayer la farine dans 1/2 l d’eau, mélanger au reste de l ‘eau, porter à ébullition et poursuivre la cuisson pendant 15 mn sans cesser de remuer le mélange (on obtient ainsi l’aspect et la consistance d’une colle à papier peint).
  2. Ajouter l'ocre et le sulfate de fer et laisser cuire pendant encore 15 mn sans cesser de remuer.
  3. Ajouter l’huile de lin et faire cuire encore pendant 15 mn en remuant toujours et en ajoutant petit à petit le savon qui favorise l’émulsion de la peinture.
  4. Une fois refroidie, votre peinture est prête et peut se conserver quelque temps au frais dans un récipient bien fermé. Elle a la consistance d'un gel. Pour une première couche sur un bois poreux, vous pouvez la diluer légèrement avec de l'eau.

 

Vous pouvez mélanger plusieurs terres entre elles avant cuisson ou mélanger 2 couleurs une fois vos peintures faites.


(On peut utiliser le mixer pour éliminer les grumaux dans la première phase de la recette, ou le mélangeur à peinture pour de plus grandes quantités).


Sur bois tanniques (chêne ou châtaignier) sur lesquels l'eau de la recette précédente peut  provoquer des remontées de tannin,  on peut utiliser l'ocre diluée dans l'huile de lin :    

Peser 100 g d’ocre ; les délayer progressivement dans 150 g d’huile de lin, de préférence cuite pendant 3 heures à 120° ou clarifiée, jusqu’à obtenir une pâte onctueuse, assez souple.

Allonger cette préparation avec un peu d’essence de térébenthine.

Si le temps n’est pas très chaud ajouter quelques gouttes de siccatif.



Adresses utiles 


 

Sur le Net vous pouvez trouver diverses recettes en faisant dans un moteur de recherche "recette de peinture à l'ocre (ou au blé)", "recette de peinture à l'ocre suédoise", "Rouge de Falun" sur Wikipédia, forums futura sciences, etc

 

Une vidéo pour vous aider dans votre préparation : Cliquer ici

 

  • A Orléans, on peut se procurer des ocres (publicité gratuite…) notamment à la droguerie Morette, rue Royale.

 

  • Il est également possible d’en commander en ligne, chez les producteurs d'ocre ou chez des fournisseurs de matériaux. Tapez « ocres » et le moteur de recherches vous donnera les adresses…

Les prix varient de 5 à 10 euros le kg (davantage pour les couleurs plus rares)


ocre rouge (2/3)+ Sienne brûlée (1/3)

 

ocre rouge (2/3)+ Sienne brûlée (1/3)

A vos fourneaux et à vos brosses !

 

Et faites nous part de vos expériences…

ocre jaune

 

ocre jaune