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Quelques rappels pour une bonne restauration : les toitures    (Gaston SOULIEZ)

 

 

Parlons donc des toitures. La grande majorité de nos maisons rurales sont couvertes de petites tuiles. Il est bien évident que ces tuiles peuvent être de différentes qualités, plus ou moins poreuses et résistantes au gel, que les liteaux qui les supportent peuvent avoir glissé sur les chevrons, et qu’il convient fréquemment de refaire la toiture en entier, ou au moins de la « remanier ».

 

  • Le premier écueil à éviter, et qui nécessite souvent une certaine autorité en face du couvreur, c’est le respect de la forme du toit ; dans la plupart des cas la surface du toit a suivi les évolutions de la charpente produisant quelques ondulations, en harmonie avec l’allure générale du bâti : la plupart des couvreurs voudront rectifier ces irrégularités pour obtenir un toit parfaitement plat, rigide, peu agréable à regarder.

 

  • Le deuxième écueil est la jonction entre la toiture et les pignons. Les couvreurs ont maintenant une tendance prononcée à vouloir placer les tuiles de rive en les faisant déborder du pignon, pour éviter que l’eau de pluie ne vienne s’écouler sur le pignon ? Un : ces tuiles débordantes sont fragiles et inesthétiques ; Deux : nos anciens avaient une recette qui a fait ses preuves au cours des siècles : il suffit de couvrir les tuiles de rive venues s’appuyer sur le mur pignon d’un ruban de mortier que l’on appelle une « ruellée », qui évitera à l’eau de pluie d’atteindre le pignon, d’autant que l’on aura pris la précaution de relever les liteaux en s’approchant de la rive, écartant ainsi l’eau de pluie de la ruellée.

 

  • Ceci étant, il reste à choisir une bonne tuile ; il est bien évident qu’il est difficile de trouver des tuiles anciennes de bonne qualité, mais un choix important est offert en production moderne. Il convient d’éviter les tuiles trop plates, trop lisses, trop rouges. Des modèles convenables sont disponibles.

 

  • Enfin il conviendra de veiller à ce que trois éléments qui viennent s’appuyer à la toiture soient également réalisés en conformité avec une bonne restauration :

 

  • - la cheminée : si elle doit être rejointoyée, que ce soit au mortier à la chaux naturelle (aérienne ou hydraulique) ; si elle doit être reconstruite, ce doit être avec des briques correspondant à celles de la souche, souvent petites briques plates, jamais grosses briques flammées ! Toujours maintenir le dévers, s’il existe.

 

  • - la lucarne : pour ce qui est de sa jonction avec le toit, éviter de faire apparaître des solins en inox, assurer la continuité des tuiles.
  • - Les gouttières : éviter les gouttières « pendantes » accrochées sur les chevrons, et préférer les gouttières posées sur le bas de la toiture, à profil droit (renforcées avec une planche de bois si on les veut « à l’orléanaise »). Elles sont ainsi plus discrètes, moins fragiles et…traditionnelles !

 

  • - si des fenêtres de toit doivent être placées, éviter d’en mettre trop, trop grandes, et utiliser les modèles qui ne font pas saillie sur le toit.

 toit restauré